Dans le cadre de son prochain événement, miXitY, le 4 novembre prochain, TEDx ChampsÉlyséesWomen a présenté dans les locaux d’AXA, partenaire de la conférence, une étude réalisée avec OpinionWay sur les Français et le féminisme. Un thème en résonance avec le programme HeForShe lancé par les Nations Unies. Alors, où en est-on en 2016 du féminisme en France ?
Mais, au juste, qu’est-ce que le féminisme ? Car oui, le terme aujourd’hui fait peur et semble ainsi assez galvaudé. C’est pourquoi il semble nécessaire pour débuter de rappeler la définition du féminisme et savoir exactement de quoi l’on parle.
En 1932, l’Académie Française écrivait à propos du féminisme qu’il s’agissait d’une « doctrine qui a pour objet l’extension des droits civils et politiques à la femme ».
En 1986, les femmes ayant alors acquis un certain nombre de droits depuis 50 ans, l’institution revoyait sa définition comme suit : « Mouvement revendicatif ayant pour objet la reconnaissance ou l’extension des droits de la femme dans la société. »
Aujourd’hui, la définition officielle a peu changé. Selon le Larousse, le féminisme représente un « mouvement militant pour l’amélioration et l’extension du rôle et des droits des femmes dans la société. »
Mais est-ce pour autant que le féminisme – ou les féminismes – est perçu comme tel par la population ?
Selon l’étude, la population française est en effet très partagée. 51 % des répondants ne se sentent pas féministes alors que 47 % ont répondu positivement. En revanche, fait notable, seulement 50 % des femmes se sentent féministes.
On observe aussi un vrai clivage en termes d’âge : les plus de 65 ans se sentent majoritairement féministes, contrairement aux 18-24.
Quelle approche de la mixité pour les générations futures ?
Premier constat, parmi les causes qui tiennent le plus à cœur, l’égalité femmes-hommes n’arrive qu’en 6e position ex-aequo avec les droits de l’homme (22 % des résultats), loin derrière :
- la santé (45 %),
- la paix dans le monde (42 %),
- l’éducation (36 %),
- l’environnement – le climat (34 %,
- et la lutte contre la pauvreté (29 %).
La cause devance néanmoins l’égalité des chances et l’accès à la culture !
Globalement, depuis 20 ans, diriez-vous que les droits des femmes ont…
- Progressé en France : oui à 52 %
- Ni progressé, ni régressé : 37 %
- Ont régressé : 11 %
À noter : ce sont surtout les hommes qui considèrent que les droits des femmes ont progressé alors que les femmes constatent plutôt une stagnation.
Les jeunes moins sensibles à la question féministe ?
Néanmoins, une autre lecture s’impose. En effet, chez les 18-24 %, l’égalité entre les genres n’est citée qu’à 16 %. Même constat lorsqu’il s’agit de la répartition des tâches ménagères : si seulement 12 % des répondants les attribuent aux femmes exclusivement contre 87 % qui affirment qu’il s’agit de tâches mixtes, un quart des 18-24 ans déclare qu’elles sont dévolues aux femmes uniquement.
La jeune génération serait-elle insensible à la question ? C’est plus complexe qu’il n’y paraît. En effet, les clichés ont la vie dure : tâches ménagères, prise en charge de la famille… Les femmes assument aujourd’hui encore 75 à 80 % de des tâches liées à la vie de famille et à la maison. Or, on a forcément tendance à reproduire les modèles auxquels s’identifier.
Il n’est donc pas si étonnant ni alarmant d’observer que la jeune génération pense de cette façon. Reste à espérer qu’elle ne reproduise pas forcément le même schéma !
Pas un mais des féminismes
Alors, comment expliquer cependant ces différences de position selon l’âge ? Les jeunes ne semblent pas moins ouverts que leurs aînés, au contraire. En témoignent les nombreux étudiant-e-s et jeunes diplômé-e-s que j’ai eus la chance d’interviewer sur ce blog (voir suggestions en bas de l’article).
J’avais été (agréablement) surprise par leur maturité justement sur le sujet de la mixité qui leur semble tout à fait naturelle. Les jeunes hommes se montrant même très favorables à la question regrettant parfois de ne pas voir plus de filles prendre la présidence d’associations d’étudiants ou sur les bancs de leur école (dans le cas d’écoles d’ingénieurs par exemple).
Flavien Hello, jeune développeur en informatique, diplômé d’Epitech, regrettait ainsi « de perdre la moitié de l’humanité » face au petit nombre de filles dans son école. Un manque de mixité qu’il interprète aussi comme un frein pour les hommes car « on fait le choix de se couper du monde féminin dans le cadre des études ».
Il ne s’agit donc pas uniquement d’une question d’éducation sur le sujet mais d’un problème de perception. En effet, pour une majorité, il existe différents types de féminisme mais 70 % des Français – et même 74 % des plus jeunes – n’approuvent pas les mouvements féministes actuels.
Toutefois, 56 % des Français estiment que ces mouvements dont évoluer l’égalité hommes – femmes. Dont une majorité d’hommes.
Des jeunes engagés mais réticents
Cette jeune génération a envie de s’engager mais elle ne trouve pas dans les mouvements actuels les moyens de le faire ! Les mouvements féministes souffrent en réalité d’un véritable problème d’image. Associés à tort à certains mouvements extrémistes fortement médiatisés, les jeunes se sentent alors éloignés du traitement médiatique qui en sont faits et rechignent à s’engager.
Donnons-leur alors les moyens de les amener à se sentir eux aussi des acteurs du changement. Comment ? Grâce à un féminisme plus inclusif et plus ouvert pour que le plus grand nombre puisse s’y reconnaître, les hommes notamment qui semblent particulièrement enclins à s’engager.
Vive la mixité !
Et à cette occasion, ne manquez pas le prochain événement miXitY TEDx ChampsÉlyséesWomen le 04 novembre !
À propos d’AXA
Partenaire de TEDx ChampsÉlyséesWomen, AXA est très investie dans la promotion et l’accompagnement des femmes. Ainsi, l’assureur compte 35 % de cadres dirigeants femmes, soit 10 à 15 points de plus que par rapport à quelques années.
Mix’iN, le réseau mixité d’AXA en France, compte 1 000 collaborateurs dont 30% d’hommes.
Pour accompagner au mieux les femmes tout au long de leur vie, le groupe a ainsi contracté de nombreux partenariats de long terme avec des structures telles que Elle Active, le réseau Entreprendre et Elles Angels.
Aujourd’hui, l’entreprise s’engage auprès des TEDx pour réfléchir à comment accompagner les femmes dans le comment mieux vivre ensemble.
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