Ce séminaire – organisé avec PRESAGE (Programme de Recherche et d’Enseignement des SAvoirs sur le GEnre), Science Po Paris et avec le soutien du Centre Parisien d’Études Critiques – et animé par Geneviève Fraisse.
La question du point de vue (« stand point ») qui réfère à la diversité des catégories, des lieux et des sujets s’applique aussi à la perspective : dans le vis-à-vis théorique entre émancipation et domination, le point de vue proposé ici est celui de l’émancipation. Les analyses de la domination offrent des clés épistémologiques qui permettent des critiques structurées, par conséquent des énoncés théoriques. À l’inverse, l’examen de l’émancipation oblige à considérer le temps historique, à comprendre l’historicité des sexes comme le lieu où « ça pense ».
Émancipation et sexuation du monde
Ainsi, c’est moins la théorie que la problématique qui l’emporte dans l’énoncé et l’analyse de l’émancipation, moins l’identité catégorielle ou la structure de l’inégalité que le chantier discursif et politique en cours. Car la modernité démocratique rencontre l’égalité des sexes en configurant des problèmes (comme, par exemple, démocratie exclusive, service domestique, consentement, habeas corpus ou muse inoxydable, notions conceptuelles formalisées dans des travaux antérieurs). On s’éloigne ainsi des philosophies de l’identité, à déconstruire, à subvertir, à démultiplier, pour mettre en mouvement des questions névralgiques, où la sexuation du monde fait histoire.
Sur ce chemin, on rencontre parfois d’autres « autres » dans des configurations changeantes ; on comprend aussi la contradiction ou le contretemps que le féminisme génère dans l’espace commun, local ou global. Alors il n’y a pas d’utopie du féminisme, mais bien plutôt une nouvelle perspective philosophique : si la sexuation du monde croise l’historicité des sexes, on découvre que le sujet de l’émancipation, toujours en devenir, reste un objet d’échange politique et discursif.
Le sujet ne supprime pas l’objet, et inversement : inutile de penser en termes d’instrumentalisation du féminisme dans la modernité ; il s’agit d’un lieu de l’échange, le lieu même de l’échange, donc de l’histoire.
Infos pratiques
Entrée libre et gratuite dans la limite des places disponibles alors ne tardez pas !
À 18h30 le jeudi 7 janvier 2016
CPEC
37 bis rue du Sentier 75002 Paris
www.ciph.org
www.facebook.com/ciphilo
Infos : 01 44 41 46 80
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