Quelle est la situation et la place actuelle des femmes quand on parle de formation professionnelle ? Les femmes et les hommes sont-ils égaux face à la formation professionnelle ? Pas encore totalement mais les inégalités se réduisent de plus en plus. Ainsi, en 2018, 43 % des femmes y ont accès contre 45 % des hommes.Et la tendance s’inverse positivement puisque le nombre de femmes y ayant eu accès est en hausse. Un point essentiel car l’égalité des hommes et des femmes au travail passe aussi et avant tout par un système égalitaire à la formation professionnelle. Un sujet encore trop peu évoqué et qui, pourtant, est à prendre en considération. Entre inégalités, freins d’accès aux formations, critère de mixité ou leadership féminin, topformation.fr traite du sujet à travers une infographie reprenant les points clés de la thématique : les femmes et la formation professionnelle.
Muriel Pénicaud, ministre du Travail, elle-me^me le dit : la formation professionnelle en France est très (trop) complexe promettant alors un « big bang » des dispositifs. Parmi les raisons de la colère : le rapport Faire d’un système rénové de formation professionnelle un outil majeur d’égalitéau travail entre les femmes et les hommes remis en janvier 2019 à la Secrétaire d’État à l’Égalité Femmes-Hommes, Marlène Schiappa, démontrant qu’il existait « une vraie discrimination en ce qui concerne l’offre de formation proposée aux femmes ».
De fortes inégalités selon les catégories
En effet, en 2018, 57 % des femmes cadres se sont formées, contre 62 % des hommes. L’écart est encore plus prononcé pour les employées et les ouvrières. Pourquoi une telle inégalité ? Les raisons sont multiples et commencent tôt.
L’éducation joue ici un rôle essentiel : les femmes ayant moins l’habitude de s’exprimer en public, demandent peut-être moins à être formées. Une différence que l’on peut retrouver dès lors que l’on parle de salaires ou de promotions : les femmes osent moins se mettre en avant.
De plus, elles s’orientent également moins (ou sont moins orientées) vers les filières scientifiques et techniques qui offrent des salaires plus élevés.
À poste moins élevé, formation moins appropriée
Enfin, « à niveau de diplôme comparable, on ne confie pas les mêmes responsabilités aux femmes qu’aux hommes », explique Catherine Smadja-Froguel, rédactrice du rapport. En effet, même dans des métiers scientifiques ou techniques, les femmes ont tendance à occuper davantage des fonctions de Communication, Marketing ou RH, moins bien payées que les fonctions commerciales, financières ou générales. Des postes moins valorisés dans l’entreprise, et donc moins ouverts aux promotions et aux formations professionnelles.
« Les femmes sont moins nombreuses à bénéficier d’entretiens professionnels. Et lorsqu’elles en bénéficient, elles sont moins nombreuses à discuter de leurs besoins de formation. Elles ont moins de chances de participer aux formations »générales » utilisables dans plusieurs secteurs d’activité [formation en management, leadership, etc]. »
Catherine Smadja-Froguel, rédactrice du rapport Faire d’un système rénové de formation professionnelle un outil majeur d’égalitéau travail entre les femmes et les hommes
Les femmes et la formation professionnelle
La formation professionnelle doit donc être repensée pour tendre vers plus d’égalité bien que les inégalités reculent de manière globale. Des inégalités qui commencent malheureusement trop souvent en dehors de l’entreprise, sur les bancs de l’école mais aussi au sein même du foyer.
En effet, le poids des responsabilités familiales qui incombent encore fortement aux femmes freine considérablement l’accès à la formation. Un manque de temps qui se répercute tout au long de la carrière.
Quels freins à l’accès des femmes à la formation ?
Parmi les principaux freins avancés par les femmes elles-mêmes, on peut majoritairement noter :
- Les responsabilités familiales (34 %)
- Le coût (31 %)
- Le fait de ne pas trouver la formation adaptée (24%)
- Le manque de prérequis (11 %) qui atteint 22 % parmi les personnes en recherche d’emploi.
Les axes d’amélioration pour tendre vers l’égalité professionnelle
Le rapport formule une trentaine de recommandations, parmi lesquelles :
- Informer pour mieux former à travers une campagne de communication sur le droit à la formation (dans les écoles, les mairies, les centres sociaux…)…
- … mais aussi concernant les métiers scientifiques et techniques. Une vaste campagne de formation dédiée aux métiers du numérique a en effet été récemment lancée par l’État.
- En entreprise, faciliter la diffusion des actions de formation qualifiante sur le site intranet de l’entreprise ou par affichage, selon les modalités permettant de mieux toucher tous les publics.
- De plus, les critères de mixité pourraient également être pris en compte pour évaluer les organismes de formation. Les entreprises avec un bon score en matière de mixité verraient leur démarche récompensée et, à l’inverse, « sanctions jusqu’au retrait de l’agrément ou de subventions » pourraient affecter les mauvais élèves en la matière.
- Autre option avancée : la possibilité d’établir un plan cadre décennal d’action « Formation Égalité » pour l’égalité professionnelle dans et grâce à la formation. Un plan doté de moyens, d’objectifs, de modalités d’action, d’indicateurs de suivi, de modalités de contrôle et indiquant les ressources dégagées.
- Enfin, le rapport préconise de donner aux salariés à temps partiel – 30 % des femmes actives en 2015 contre 8,1 % des hommes – les mêmes droits à la formation. Le financement supplémentaire pourrait, si nécessaire, provenir de l’État et cette mesure serait dans un premier temps ouverte aux personnes désireuses d’obtenir une qualification pour un métier en tension.
Retrouvez ci-dessous l’infographie réalisée par topformation.fr concernant l’accès des femmes à la formation professionnelle :